Vous le savez sans doute ou vous avez même pu le constater par vous même :
La mortalité des colonies en cette sortie d’hiver 2015 est extrêmement importante. Tous les jours, nous rencontrons des apiculteurs pour qui la situation devient catastrophique avec parfois des pertes de l’ordre de 80 à 90% des colonies.
Les raisons ?
Elles sont certainement multiples comme à chaque fois dans ce type de cas de figure. Il est vrai que l’automne a été redoutable pour nos abeilles car les variations de températures étaient très importantes d’un jour à l’autre. Résultat, un jour elles constituaient la grappe pour maintenir la température interne à la ruche et le lendemain, les butineuses, repartaient, par des températures clémentes, en quête de ressources pour l’hiver.
Les traitements phyto et les insecticides sur les cultures continues de maintenir une pression sur la survie de l’insecte c’est certain.
Certains émettent l’hypothèse que la culture de couvert végétal (engrais « vert ») qui capte l’azote dans le sol capte aussi les divers produits contenues dans la terre et se retrouvent dans le nectar de ces plantes (moutarde, phacélie etc.). Ce n’est pas nouveau mais le problème est qu’en cet hiver 2014 et ces températures clémentes, nos butineuses ont eu l’opportunité d’aller butiner ce couvert végétal…
Nous pourrions aussi parler du nourissement apporté aux abeilles en fin de saison (quelle est l’origine du sirop ?) mais aussi des traitements appliqués au sein des ruches (contre le varroa entre autres) par beaucoup ou encore du fait que cette saison 2014 a fait suite à près de 3 années où les récoltes ont été mauvaises et qu’en toute logique l’apiculteur a peut être eu tendance à vouloir récupérer plus de miel sur les quelques ruches qui lui reste ou produisent encore !..
Quoi qu’il en soit le problème est majeur et d’une extrême complexité. Il faut bien l’admettre, une ruche est peuplée d’individus (d’une espèce déterminée d’abeilles) dans un environnement donné. Ainsi tous les intervenants doivent s’interroger sur ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur.
L’action de l’association l’Abeille de Compagnie ?
Même si de notre côté nous n’avons connu que des pertes très mineures et sans grande surprise, force est de constater que des apiculteurs très proches géographiquement de nos ruchers ont subis des pertes considérables.
Nous avons donc décidé, avec les membres du bureau, de mettre en commun nos savoirs-faire, compétences et notre réseau relationnel pour construire un projet d’études afin de mieux comprendre ce phénomène.
Nous aurons l’occasion d’en reparler mais l’idée principale est d’étudier des ruches « témoins » un peu partout en France en les caractérisant (race d’abeille, age de la reine, situation environnementale, etc) puis d’analyser en permanence le comportement de la ruche : température interne, position de la reine, taux d’humidité, poids, etc.
Ainsi, en recroisant les données, nous espérons pouvoir apporter des réponses aux apiculteurs afin qu’il puissent mieux comprendre les causes.
Si ce projet vous intéresse et que vous pensez pouvoir apporter votre pierre à l’édifice, vous êtes les bienvenus !
A très bientôt